De passage à Bordeaux, j’ai parcouru la ville à la recherche d’architecture brutaliste.
Si l’ancienne Caisse d’épargne dans le quartier Mériadeck à pu contenter quelque peu ma « dalle » de béton, je suis tout de même parti en quête d’autres constructions d’inspiration brutaliste qui puissent évoquer, d’une façon ou d’une autre, la spécialité pâtissière locale, le fameux « Cannelé Bordelais« …
A Mériadeck, le béton ne fait pas de quartier
Mériadeck est un quartier sur dalle de Bordeaux à l’aspect rétro-futuriste, construit à partir des années 1960 en faisant table rase d’un ancien quartier populaire devenu insalubre.
Il fait partie des grands programmes de rénovations urbaines réalisés après guerre en France qui ont embrassé à partir des années 1950 le concept d’urbanisme sur dalle, comme le quartier de La Défense à Paris.
Pour une information complète et exhaustive sur Mériadeck, je vous recommande ce site.
Face-à-face de panneaux de béton préfabriqués dans l’architecture des années 1970.
Caisse d’épargne de Mériadeck, le vilain petit canelé ?
Très décriée, cette espèce de pièce montée que constitue l’ancienne Caisse d’épargne est unique en son genre. Elle ne peut laisser personne indifférent, et surtout pas un photographe d’architecture.
Le bâtiment situé à l’entrée de Mériadeck s’insère au niveau de la rue et n’est pas tout à fait inscrit dans le projet urbanistique sur dalle mais il constitue pour le quartier un marqueur à l’architecture purement brutaliste.
Véritable ovni architectural, l’ancienne Caisse d’épargne des architectes Edmond Lay, Pierre Layré-Cassou et Pierre Dugravier à été construite en 1977 et a été classée monument historique en 2014, consacrant ainsi la plus marquante construction brutaliste de Bordeaux.
Outre sa colonne en béton cannelé, son premier étage de forme conique m’évoque très fortement un Cannelé bordelais qui aurait été écrasé… de quoi constituer un premier élément significatif pour mon enquête !
Stries et strates sur dalles
Parcourant la terrasse déserte « Front du Médoc » de Mériadeck, je rencontre très vite cette première construction massive avec sa façade de béton rainuré comportant de longues bandes vitrées aux reflets bleu métallisé qui ne ferait pas tâche dans un film de science-fiction.
Ce bâtiment technique construit en 1975, le Central Téléphonique de Mériadeck, est l’œuvre de l’architecte parisien Jean Rabinel.
Un peu plus loin, sur la même terrasse, les stries horizontales très photo-graphiques qui découpent les étages de cet immeuble attirent mon objectif.
L’immeuble d’habitation, la résidence « Le Centre », à été conçu par l’architecte bordelais Francisque Perrier.
Bordeaux bétonne quand même un peu
Avec ses nombreuses petites maisons de pierres taillées et son style plutôt traditionaliste, la ville de Bordeaux n’est pas réputée pour son architecture brutaliste même si j’ai pu rencontrer dans d’autres quartiers quelques autres spécimens.
L’ancien centre de tri à Armagnac
Une alternance de bandeaux de béton cannelés pour cet ancien centre de tri de la poste en cours de désamiantage et de réhabilitation dans le quartier d’Armagnac.
La façade du bâtiment va être conservée et l’intérieur sera transformé en un hôtel restaurant. L’ensemble sera surmonté d’une nouvelle construction.
Le conservatoire de Bordeaux
Sur les bords de la Garonne, le conservatoire de Bordeaux affiche sa forme de cannelé biseauté avec un cylindre central composé de panneaux de béton pré-fabriqués.
Le conservatoire Jacques Thibaudon a été conçu par les architectes Francisque Perrier et Raymond Mothe dans les années 1970.
Les silos de Bacalan
En forme de cannelloni… ces anciens silos en béton dans le quartier des Bassins à flot ont été réhabilités en 2021.
Les architectes Benjamin Colboc et Arnaud Sachet on transformé, pour l’hôtel***** Renaissance du Groupe Marriott, 2 des 8 anciens silos en espace d’accueil tandis que les 6 autres sont devenus une galerie d’art.
Parking roi de Bordeaux
À Bordeaux, bien que le stationnement payant dans la rue est généralisé depuis longtemps, il semblerait qu’une frénésie de construction de parkings s’est emparée de cette ville ces dernières années.
j’ai donc profité de mon passage pour faire plusieurs reportages photographiques sur des parkings bordelais flambant neufs, en vue d’un futur article consacré aux parkings.
Le béton couronné
Terrains de jeu privilégiés pour un photographe d’architecture, les parkings aériens permettent d’obtenir de bons points de vues sur les villes, tout en nous offrant une dose de béton brut.
En concevant l’intérieur de ce parking circulaire dans un style brutaliste, les architectes Lobjoy & Bouvier & Boisseau offrent au photographe traquant le Cannelé à Bordeaux, la possibilité de pratiquer le Canule Art Photographique.
Une composition photographique concentrique à l’intérieur de la rampe d’accès du parking de la gare TGV de Bordeaux, dans le quartier Belcier.
Un cannelé brutaliste pour Bordeaux…
En guise de dessert à cet article, j’ai décidé d’apporter immodestement ma pierre à l’histoire de l’architecture brutaliste en imaginant un bâtiment iconique : le « Kanelé » de Bordeaux.
L’architecture d’un futur apocalyptique
Il s’agit d’une construction monolithique de béton prenant la forme du Cannelé Bordelais.
Pouvant résister à une guerre nucléaire, aux quelques météorites comme au réchauffement climatique, cet immense puits de lumière en béton armé est posé directement par dessus la cité du vin de Bordeaux…
Sur le sol sablonneux du bord de la Garonne, il est prévu que l’édifice s’enfonce d’environ 50 cm par an les dix premières années, c’est pourquoi l’entrée principale sera surélevée à 5 mètres du sol lors de sa construction.
Une soucoupe volante dans le bassin à flots face au Kanelé de Bordeaux.
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