L’auditorium Maurice Ravel et sa coquille en béton armé, accroché depuis 1975 au centre commercial de la Part-Dieu, à Lyon, est l’œuvre de l’architecte français Henri Pottier, second grand prix de Rome, associé à l’urbaniste Charles Delfante.

Auditorium Maurice Ravel à Lyon

Recouvert de filets de protection, le béton brut de l’Auditorium de Lyon semble soumis a l’usure du temps, comme le Centre National de la Danse de Pantin que j’ai relaté précédemment.

L’auditorium Maurice Ravel

L’auditorium de Lyon à hérité du nom du compositeur classique français le plus diffusé dans le monde, Maurice Ravel, grâce a son célèbre « Boléro », un véritable « tube » de la musique classique depuis sa création il y a un siècle, qui est désormais libre de droit.

Le bâtiment est réalisé en béton armé pour ce qui concerne les ossatures et ses façades latérales sont constituées d’un voile précontraint de 20 centimètres d’épaisseur et habillées de panneaux de béton brut.

5 motifs de béton armé sur l'auditorium de lyon
Ombre et lumière sur les 5 motifs originaux des panneaux de béton brut imaginées par Henri Pottier.

La masse totale de l’auditorium de 40 000 tonnes est stabilisée dans le sol grâce à 12 piliers enfoncés sur 15 m de profondeur. Il faut savoir que dans le quartier de la Part-Dieu la nappe phréatique provenant du fleuve du Rhône, affleure par endroits à seulement 3 m sous le niveau du sol !

L'auditorium de Lyon coté rue Garibaldi

L’Auditorium à un volume total de 30 000 m3, il est tout juste dépassé en France par les 33 000 m3 de la récente Philharmonie de Paris.
Il bénéficie depuis 2012 du label « Architecture contemporaine remarquable ».

Pour la petite histoire, le bâtiment au style brutaliste bunkerisé est construit, comme une partie du quartier de la Part-Dieu, à l’emplacement d’une ancienne caserne de cuirassiers datant du XIXe siècle.

Auditorium Maurice Ravel place du Général de Gaule
L’auditorium Maurice Ravel : sa façade.

La coque englobant la salle de concert et la voûte de l’auditorium de Lyon s’appuie sur trois cages d’escaliers principales et sur 10 contreforts dont 6 sont visibles à l’extérieur.

La coque nervurée, un moulage de Pottier

Maquette de l'auditorium de Lyon

L’architecte Henri Pottier à conçu une grande voûte à la structure autoporteuse dont le sommet se situe à plus de 30 mètres au dessus du sol.
Sa forme nervurée est constituée d’un voile mince réalisé grâce à des coffrages cintrés auquel ont participé les maçons lyonnais de la coopérative l’Avenir.
Ceux-ci avaient déjà contribué quelques années auparavant à la construction de l’impressionnante structure en béton du musée Lugdunum, situé à quelques encablures de l’auditorium, au sommet de la colline de Fourvière à Lyon.

Toit de l'auditorium Maurice Ravel

L’arrière du bâtiment correspond au coté ou se trouve la scène de la salle de concert.

La technique de construction de la voute nervurée me fait penser à celle du CNIT à Paris La Défense réalisée à la même époque par l’architecte Bernard Zehrfuss.

Tank il y aura détracteur
Si l’auditorium de Lyon évoque communément la forme d’une coquille Saint-Jacques, ce ne fut pas toujours le cas. A l’époque de sa construction, quelques « gones* » critiques le surnommèrent le « Tank » ou encore le crapaud, probablement à cause de sa silhouette massive relevée sur l’avant.

*Gamins de Lyon, par extension, Lyonnais de souche.

L’intérieur de l’auditorium de Lyon

L’atrium

Portes d'entrée vues de l'intérieur de l'Auditorium de Lyon

Les portes donnant sur l’extérieur arborent un design en forme de blason, ainsi que les autres portes à l’intérieur du bâtiment avec un motif triangulaire que l’on retrouve sur certaines fenêtres donnant sur le parvis.

Atrium de l'auditorium de Lyon

Situé sous la salle de spectacle, l’atrium laisse apparaitre les 10 piliers principaux du bâtiment dans leur plus simple élément, seulement parés de béton cannelé.

Banque d'accueil à l'auditorium Maurice Ravel

Le hall d’accueil actuel de l’atrium à été rénové par les architectes d’U_BAHN pour ce qui concerne la signalétique, les banques d’accueil et les sanitaires.

Atrium de l'auditorium de Lyon à l'ambiance colorée orange

Tranches d’escaliers

Dessous des escaliers de l'auditorium Maurice Ravel à Lyon

Les escaliers de chaque coté de l’atrium semblent être une création originale de l’architecte Henri Pottier.

Larges escaliers dans l'auditorium de Lyon

La salle de concert

Salle de concert de l'Auditorium Maurice Ravel

Comportant un peu plus de deux mille places, elle peut être réduite de moitié à l’aide d’un rideau.
Face à la scène, on trouve un plateau bas qui se relève vers le fond de la salle, surmonté de deux balcons.

La salle à été modifiée à plusieurs reprises après sa réalisation afin d’améliorer son acoustique.
A l’origine, 33 sphères de 3,45 m de diamètre surplombaient le plateau et la fosse d’orchestre (aujourd’hui supprimée) participant à la diffusion du son dans la salle.
Ces sphères spectaculaires ont été retirées lors d’une rénovation, et l’acoustique à été corrigée principalement grâce à des panneaux de bois entourant la salle, en remplacement de la moquette originelle.

Panneaux en bois pour l'acoustique de la salle de concert

La climatisation de la salle a été étudiée pour ne pas dépasser les 20 décibels et le soufflage de l’air à très faible vitesse se fait sous le pied central des fauteuils.

Le plafond de la salle est fixé sur une structure métallique, elle-même accrochée sur 4000 m2 au toit du bâtiment. Des tiges filetées supportent un grillage sur lequel le staff (à base de plâtre) est lissé et peint en rouge sombre.

Un grand orgue en coulisse

La salle de concert accueille l’ancien orgue du palais du Trocadéro, construit pour l’Exposition universelle de 1878 à Paris, puis installé au palais de Chaillot en 1939 avant d’être transféré finalement en 1977 dans l’auditorium Maurice-Ravel.
Unique grand orgue existant dans une salle de concert en France jusqu’aux inaugurations en 2016 de l’auditorium de Radio France et plus récemment de la salle de concert de la Philharmonie de Paris.

L’orgue se cache derrière le mur de fond de scène coulissant, composé de 2 immenses panneaux de bois et d’acier de 3,5 tonnes chacun.

La salle Proton de La Chapelle

Ancienne salle de répétition de l’Orchestre national de Lyon, elle est utilisée aujourd’hui comme une petite salle de concert annexe.

Elle serait dotée d’un plafond cathédrale en béton précontraint typique de l’architecture des années 1970, documenté nulle part sur internet et auquel je n’ai pas eu accès.

Le parvis de l’auditorium de Lyon

Devant l’auditorium, une grande place à été aménagée avec des gradins permettant d’organiser des concerts en plein air.

Parvis de l'Auditorium Maurice Ravel vu de l'intérieur

La place du Général de Gaulle s’est vu ajouter, en 2001 un « Monument de l’Appel du 18 juin » retranscrivant intégralement le discours prononcé par le Général sur les ondes de la BBC en 1940.

Place du Général de Gaulle à Lyon

Le « tube » de la photo d’architecture Lyonnaise

La photo d’architecture possède, comme la musique, quelques classiques incontournables.

A Lyon, l’entrée de l’auditorium, entourée de murs courbes en béton peint couleur rose (comme la fleur, une autre spécialité de la ville de Lyon), se révèle être un lieu de pèlerinage presque obligé pour les photographes d’architecture, enfin surtout pour les instagrameurs… qui souhaitent copier ou réinterpréter, c’est selon, l’une des plus célèbres photographie d’architecture lyonnaise.

Sur le parvis de l’auditorium Maurice Ravel

Pour rendre hommage à le/la photographe inconnu(e) qui eu en premier cette idée de cadrage orgasmique, je propose ma composition personnelle en 4 mouvements pour une œuvre symphonique photographique en sol majeur (je recommande de se coucher par terre pour bien faire son cadrage).

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